La fin du Cambodge, entre poivre et génocide

Samedi 15 Février

Aujourd’hui est un jour sombre. Nous quittons notre hôtel à Koh Rong. La veille les deux propriétaires de l’établissement nous avaient offert un pancake (excellent au demeurant) avec un petit mot gentil. S’en était suivi une petite séance photo ma foi fort sympathique.

Cette dernière journée à l’hôtel aura été parfaite. Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin et nous nous retrouvons dans le ferry à 8h du matin direction Sihanouk Ville. Bon bah ça nous remet dans le bain direct…que cette ville est moche. Faites-moi penser à ne jamais y retourner.

Heureusement, nous n’y restons qu’à peine 2h et à 12h nous reprenons un bus direction Kampot, une ville mondialement (j’exagère quand même un peu) connue pour la qualité de son poivre. Le bus a d’ailleurs un petit goût de Népal avec les bagages mis par terre dans l’allée centrale ^^.

3 heures plus tard nous arrivons à destination. Après 6 mois en Asie nous n’entendons même plus les « Tuk Tuk?? » qui nous accueillent en descendant du bus et nous rejoignons notre hôtel à pied. Tenu par deux français (le Cambodge a une grosse communauté française. Ils sont souvent propriétaires d’hôtel, d’auberge, de plantation de poivre etc… »et oui mais enfin ma bonne dame si y avait pas les européens pour gérer un peu tout ce bordel hein !! Moi je suis dans le poulet. Et bien rien que dans le poulet c’est un BORDEL !« ) – bon et voilà cette parenthèse est beaucoup trop longue, bien qu’hilarante, du coup j’ai perdu le fil de ma phrase. Je reprends donc. Tenu par deux français, l’hôtel est un petit havre de paix au bord d’une rivière très appréciée des moustiques et autres mouches tueuses que nous n’avions pas vu depuis le Québec. La proprio nous explique très gentiment tout ce qu’on peut faire dans le coin et du coup nous ne trainons pas et nous partons voir des marais salants à 5km de la ville. Pour ce faire nous retrouvons Sasha notre fidèle scooter. Ces marais salants nous avaient été conseillés par Clément et Louise et franchement on est pas déçu. C’est tellement photogénique surtout en fin d’après-midi.

Et puis voilà quoi, on rentre à l’hôtel, on mange et dodo.

Dimanche 16 février

Nous remontons sur Sasha (le scooter hein je vous vois venir bande de dégueulasses) à 9h30 direction la ville de Kep, à 30 minutes de Kampot. Si Kampot est connue pour son poivre, à Kep, c’est le crabe. Nous nous rendons donc au marché aux crabes de la ville, où les cambodgiens font leurs courses. Nous pouvons constater que les crabes qui sont vendus viennent juste d’être pêchés et qu’ils passent directement de la mer à l’étal. Il est d’ailleurs possible d’acheter du crabe au marché et de se le faire cuisiner directement sur place et c’est ce que nous faisons.

On se régale avec notre petit crabe sauce au poivre que nous mangeons sur la plage de Kep. Un délice !!

Nous nous rendons ensuite à une plantation de poivre qui porte le nom très original de « La Plantation » (ça me rappelle les « pagodes à 5 étages » au Japon). Sur le chemin, nous voyons notre premier serpent du voyage. Il devait faire 10 mètres (ou 1 mètre je sais plus j’ai pas bien vu). Et quand il nous a vu passer en scooter, le margoulin se retourne et commence à me sauter à la gorge !!! Heureusement, avec la vitesse du scooter, il a atterri sur Elodie. On a frôlé la catastrophe….

Et oui c’est faux. Vous croyez vraiment qu’un serpent peut sauter sur des gens comme ça ?!

La plantation est tenue par un couple Franco-belge et propose des visites guidées gratuites et en français. C’était super intéressant. On y apprend l’origine des différents types de poivres, rouge, noir, vert et blanc qui s’avèrent finalement être le même grain mais à des niveaux de maturité différents et traités différemment après la cueillette. Nous avons ensuite le droit à une petite dégustation, gratuite elle aussi. Top

Sur le chemin du retour, nous profitons des magnifiques paysages qui s’offrent à nous ainsi que d’un Cambodge un peu plus « typique » que celui que nous avons vu depuis le début.

Et bé !!! Ça fait longtemps qu’on avait pas eu une journée aussi remplie. Du coup 18h au lit.

Lundi 17 Février

Avant de prendre notre bus pour Phnom Penh à 14h, nous allons, sur les conseils de nos hôtes à Kampot, acheter du poivre au magasin Farm Link à côté de notre hôtel (1,5 km). On se dit que c’est quand même dommage de ne pas ramener du poivre pour chez nous. C’est comme allez dans le Médoc sans ramener de vin ou aller en Thaïlande sans ramener d’enfant.

Le reste de la journée se passe comme les tant d’autres du même type : transfert jusqu’au terminal de bus, bus, puis marche jusqu’à notre auberge à laquelle nous arrivons vers 19h30. Nous nous attendions à nous sentir vraiment étouffés par la capitale Cambodgienne mais pour notre premier aperçu, il n’en a finalement rien été. Nous la trouvons même plutôt respirable pour nos premiers kilomètres parcourus. Le seul bémol de la journée, notre hôtel. Il fait aussi bar et du coup il est assez bruyant. Pas gênant si vous êtes couche-tard (le bar ferme à minuit) mais pour nous qui nous couchons plutôt aux environs de 21h, c’est un peu gênant. Mais bon ce n’est que pour 3 nuits.

Mardi 18 Février

La première impression que nous avions eu de la ville était la bonne. Nous nous sentons beaucoup mieux qu’à Rangoon, Katmandou ou même Bangkok. Après un petit café dans un espèce de Starbucks local, nous allons visiter le Musée du Crimes Génocidaire aussi appelé Tuol Sleng ou S-21. Il s’agit de la plus secrète et une des plus grande prison du régime Khmer Rouge qui a été réhabilitée en musée en hommage aux 3 millions de personnes (sur les 12 millions que comptaient le pays à l’époque) qui succombèrent durant les 4 ans (de 75 à 79) que dura la tyrannie de Pol Pot. Entre 12000 et 20000 personnes sont passées entre ces murs en tant que prisonniers. Il n’y eu que 12 rescapés. La visite fait froid dans le dos et les témoignages de survivants ou d’enfants de victimes sur l’audio-guide, que nous écoutons devant des centaines de photos de prisonniers (parfois même des photos de cadavres de prisonniers) dont les plus jeunes n’ont même pas 12 ans, sont bouleversants. Nous visitons les 4 bâtiments qui composaient la prison dont un a été laissé quasiment dans l’état où il a été trouvé. Nous pouvons alors voir comment ce qui étaient des salles de classe a été re-cloisonné afin d’en faire des cellules individuelles minuscules. Des peintures d’un ancien détenu rescapé qui illustrent les méthodes de torture du régime sont présentées dans un autre bâtiments. Et la dernière salle de la visite contient des dizaines de crâne de victime…Joie puissance 1000

Une visite à faire assurément.

Après ça, nous nous sentons moyen chaud pour visiter le palais royal. Nous rentrons donc à notre hôtel et on se change les idées en lisant ou en jouant au billard.

Nous passons le milieu d’après-midi au bord du Mékong que nous voyons pour la première fois avant de rentrer à l’hôtel pour glander.

Heureusement, la saison 2 de Narcos : Mexico est enfin disponible sur Netflix. C’est que notre journée manquait de tortures et d’exécutions sommaire. Une journée définitivement inscrite sous le signe de la fraicheur.

Mercredi 19 Février

Et pour garantir un effet kiss-cool au top, quoi de mieux que de visiter les champs où étaient exécutés et enterrés dans des fosses communes ceux qui étaient emprisonnés et torturés dans la prison que nous avons visitée hier ?!

Nous nous rendons donc aux Killing Fields, à 15 km au sud de Phnom Penh. Là encore, l’audio guide n’est pas avare de détails : nombre de tués (environ 20 000 ici), méthodes d’exécution (à coup de « ce qu’on trouve » comme des hachettes, bambou etc. car les munitions sont chères) et encore d’autres explications beaucoup plus sordides comme leur façon d’exécuter les bébés que je ne raconterai pas ici.

Evidemment, cette visite est, encore une fois, à faire si l’on se rend au Cambodge même si ça peut s’avérer difficile. Pour ma part j’ai eu du mal à rentrer dans le mémorial dédié aux victimes rempli …… de centaines de crânes. J’en suis d’ailleurs vite ressorti.

Voilà sinon le Cambodge c’est fini. Demain nous prenons un bus pour Ho Chi Minh où nous retrouverons Paul et Kéké. On a hâte.

Le Cambodge a vraiment été, comme le Myanmar, un pays coup de coeur. Alors certes, nos deux dernières visites n’ont pas été les plus réjouissantes de notre séjour, mais nous comptons sur le Musée de la Guerre à Ho Chi Minh pour nous remonter le moral.

4 commentaires sur “La fin du Cambodge, entre poivre et génocide

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  1. Coucou, les Baroudeurs de l’humour ….et même que parfois ça fait froid dans le dos ! En vous lisant, je me dis que c’est vraiment des expériences rares que vous vivez et peut être allez- vous ressentir un certain malaise en retrouvant bientôt la Garonne, le Capitole et les petits bars toulousains. Il me semble que vous êtes légèrement amaigris, mais vous avez belle prestance sur les photos.
    Clara et Seb vous attendent , c’est le moins qu’on puisse dire! Les I ans de Marceau, la nouvelle voiture, la recherche d’une nouvelle maison ne suffisent pas à les détourner de cette joie qu’ils se font à l’idée de vous retrouver bientôt…Cela vous sera sûrement un réconfort lorsque vous aurez atterri !
    Pour ma part je me ferai une joie aussi de trinquer une bière ou un verre de Pic St Loup avec vous et en attendant, je vous souhaite plein de vues et de ressenti inoubliables…Bises de la Savoie.

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  2. Votre fin de séjour au cambodge n’était pas des plus gais, mais l’histoire d’un pays fait partie de lui. Bon voyage vers le Vietnam, retrouvez bien vos potes (pas pol…) et gros bisous de nous tous (nous sommes chez Laurie).

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